Certaines personnes considèrent la traite des personnes comme un crime international et pourtant l'exploitation sexuelle tout comme le trafic de main-d’œuvre sont des réalités ici aussi en Ontario.
Découvrez ce qu'est la traite des personnes, ce que vous pouvez faire pour y mettre un terme et comment obtenir de l'aide.
Si vous êtes en danger, appelez immédiatement le 911 ou votre poste de police local.
Parfois appelée « esclavage des temps modernes », la traite des personnes est un crime et une atteinte grave aux droits de la personne.
En Ontario, elle revêt différentes formes, notamment l'exploitation sexuelle et le trafic de main-d’œuvre. Les mariages forcés en sont également un exemple.
Les trafiquants contrôlent les personnes de plusieurs façons. Ils ont notamment recours à la manipulation psychologique, à la violence psychologique, aux mensonges, à la toxicomanie, aux menaces, à la violence, à l’isolement et au contrôle des pièces/documents d’identité et de l’argent.
Parce que ces comportements entraînent un grave traumatisme, les survivantes et survivants ont souvent besoin de services et de soutiens intensifs spécialisés afin de reconstruire leur vie.
On confond parfois la traite des personnes avec le passage de clandestins (d'un pays à un autre). En réalité, la plupart des survivantes et des survivants de la traite des personnes en Ontario sont des jeunes filles et des femmes qui sont des citoyennes canadiennes ou des résidentes permanentes.
Si la traite des personnes est un crime qui, de manière générale, n'est pas souvent signalé, l'Ontario représente une importante plaque tournante de cette pratique au Canada, puisque la province est le théâtre d'environ deux tiers des cas signalés.
Les organismes qui œuvrent à mettre un terme à la traite des personnes ont identifié plusieurs signes susceptibles d'indiquer que l'on se trouve face à un cas de traite de personnes :
Fausse idée : la traite des personnes est un crime international qui implique d'introduire illégalement un clandestin dans un pays.
Fait : on confond parfois la traite des personnes avec le passage de clandestins mais, en réalité, elle n'implique pas forcément de faire passer la frontière à quelqu'un. Dans la plupart des cas signalés en Ontario, la personne qui fait l'objet de la traite de personnes vient du Canada et est recrutée à l'intérieur du pays.
Fausse idée : la traite des personnes est une réalité qui concerne les pays en voie de développement et pas les endroits comme l'Ontario.
Fait : la traite des personnes se produit dans le monde entier et notamment ici en Ontario. Selon la GRC, il y a eu 269 dépôts de plainte en Ontario depuis 2005. La traite des personnes étant un crime très peu signalé, il est fort probable que le nombre de cas soit en réalité beaucoup plus élevé.
Fausse idée : tous les travailleurs et travailleuses du sexe sont des survivantes et des survivants de la traite de personnes.
Fait : si une adulte choisit librement de s'engager dans des relations sexuelles rémunérées entre personnes consentantes et n'est pas exploitée ni contrôlée par quelqu'un d'autre, on ne peut pas parler de traite de personnes.
Fausse idée : Seules les personnes qui consomment des drogues ou qui présentent d'autres facteurs de risque graves sont vulnérables à l'exploitation sexuelle.
Fait : Si certains groupes ont été identifiés comme étant à risque, il existe aussi des cas pour lesquels il n'y a aucun facteur de risque. Dans ces cas-là, les trafiquants visent souvent de très jeunes personnes et gagnent leur confiance avant de les exploiter sexuellement.
Fausse idée : Si la personne n'est pas enfermée à clef ou enchaînée, elle peut tout simplement s'en aller.
Fait : Certaines personnes qui font l'objet de la traite de personnes sont contrôlées et surveillées constamment et n'ont pas la possibilité de demander de l'aide. D'autres ne comprennent ou n'admettent peut-être pas ce qui leur arrive ou qu'il s'agit d'un crime. Dans certains cas, les personnes ont trop peur de leur trafiquant ou de la police pour prendre le risque de chercher de l'aide. Il arrive aussi qu'elles soient manipulées et qu'elles croient que le trafiquant est la seule personne qui se soucie d'elles et qu'elles ont donc intérêt à rester avec lui.
Les trafiquants sexuels recrutent souvent les personnes et gagnent leur confiance en devenant leur ami ou leur petit ami.
Les signes susceptibles d'indiquer que quelqu'un est amadoué pour être exploité sexuellement incluent notamment les changements de comportement suivants :
Il existe différents moyens d'obtenir de l'aide si vous ou une personne que vous connaissez êtes victime de la traite de personnes ou courez le risque de l'être :
Apprenez comment effacer l'historique de votre ordinateur si vous avez peur que quelqu'un découvre les sites Web que vous avez consultés.
Les organismes communautaires et autochtones aident les survivantes et survivants en leur offrant, entre autres, du counseling, du mentorat entre pairs, de la formation professionnelle, des services de santé, du soutien familial et un accès 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
L’Ontario a créé la ligne-info sur la traite des personnes, confidentielle et accessible en tout temps : 1 833 999-9211, ATS 1-888-340-1001.
Les victimes de traite des personnes ou de violence familiale peuvent communiquer avec leur gestionnaire de services municipaux pour obtenir un accès prioritaire aux logements sociaux ou de l’aide pour payer leur loyer. Certains organismes de première ligne peuvent également aider les survivantes et survivants à présenter une demande de subvention pour le loyer mensuel.
Les agents de liaison pour la lutte contre la traite des personnes autochtones aident les organismes et les communautés à répondre aux besoins des survivantes et survivants de la traite des personnes qui s’identifient comme Premières Nations, Métis et Inuits.
En Ontario, la Table ronde des survivantes et survivants de la traite des personnes, une table consultative unique en son genre, a été établie pour faire en sorte que les points de vue des survivantes et survivants contribuent à façonner tous les programmes et services.
Les survivantes et survivants, les personnes à risque de devenir des victimes de traite des personnes ainsi que les parents ou tuteurs d’enfants à risque peuvent obtenir de l’aide juridique gratuite pour demander une ordonnance interdictive contre un trafiquant actuel, passé ou éventuel.
Le système de justice de l’Ontario fournit différents services pour répondre aux besoins uniques des survivantes et survivants de traite des personnes, notamment les services d’aide aux victimes et aux témoins, l’accès à du financement d’urgence pour des services tels que détatouage, réadaptation des toxicomanes et remplacement de ses pièces d’identité, et la possibilité de poursuivre en justice des trafiquants pour obtenir une indemnité financière.
L’Ontario a mis sur pied l’Équipe des poursuites relatives à la traite des personnes formée de procureurs de la Couronne spécialisés qui sont chargés d’entamer des poursuites relatives à la traite des personnes, de donner des conseils juridiques aux services policiers et aux poursuivants, et de fournir une formation accrue à l’intérieur du système judiciaire.
L’Ontario souligne la Journée de sensibilisation à la traite des personnes le 22 février de chaque année et fait régulièrement de la sensibilisation dans les médias sociaux (@FinAuTrafic sur Twitter) et les documents imprimés.
Des travailleuses et travailleurs spécialisés dans la question des jeunes en transition aident à prévenir la victimisation des jeunes personnes vulnérables qui ont quitté la prise en charge et dirigent les survivantes et survivants de la traite des personnes vers les ressources et les services appropriés.
Une formation en ligne est offerte gratuitement aux personnes qui veulent s’informer sur la question à aiderlesvictimesdelatraitedepersonnes.org. En outre, le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) fournit une formation en ligne gratuite pour les personnes qui travaillent dans le secteur de la toxicomanie et de la santé mentale (en anglais seulement).
Les agents de police reçoivent une formation spécialisée au Collège de police de l’Ontario sur la façon d’enquêter sur les cas de traite des personnes et d’y donner suite au moyen d’une approche efficace, centrée sur la victime et axée sur le traumatisme. Ils bénéficient également d’un soutien pour la collecte de renseignements relatifs aux cas de traite des personnes par l’entremise du Service de renseignements criminels Ontario.